Bilan météo millésime 2011
L’hiver 2010-2011 s’est montré précoce avec de premières gelées dès la fin novembre. Elles se sont poursuivies une bonne partie de décembre en se rapprochant parfois de 10°c. (24 nuits gélives pour les deux mois). Par la suite, les gelées nocturnes ont été moins sévères et dispersées sur les trois premiers mois de l’année (17 nuits gélives). Le mois d’avril s’est montré exceptionnellement chaud avec 18 journées à plus de 20°c : la température moyenne du mois étant supérieure de 2 à 3°c par rapport aux dix dernières années. Comme d’habitude, quelques faibles gelées blanches sont apparues dans certains endroits (13, 17 et 18 avril) mais sont restées sans conséquences. Malheureusement deux nuits avec gelées blanches sont survenues les 4 et 5 mai : ces gelées ont été particulièrement sévères dans les endroits habituellement les plus exposés. La chaleur s’est poursuivie en mai et en juin avec un ensoleillement important et de nombreuses nuits très douces. Juillet et août peuvent être qualifiés de « plutôt frais » avec 54 journées à plus de 20°c (mais seulement 12 journées à plus de 25°c.) et avec un ensoleillement déficitaire. Le mois de septembre a été doux (températures nocturnes proches de 15°c) et bien ventilé durant la première quinzaine. Ensuite, ont suivi de très belles journées ensoleillées à nouveau bien ventilées avec des températures supérieures à 20° et des nuits plus fraîches avec températures proches de 10°. La dernière semaine fut estivale avec des températures proches des 25°.
En ce qui concerne les précipitations, les grosses quantités de neige tombées en novembre et décembre (approximativement 60 cm en cumulé) ont contribué à constituer de bonnes réserves d’eau (79 litres en novembre et 82 litres en décembre) complétées par les 72 litres de janvier. Heureusement d’ailleurs car les 4 mois suivants allaient être marqués par une sécheresse très sévère : 29 litres en février, 23 en mars, 27 en avril et 21 en mai soit seulement 100 litres pour les 4 mois. En juin, retour de pluies relativement bien réparties sur tout le mois. Notons toutefois qu’un orage violent accompagné de grêle s’est abattu sur la Hesbaye le 28 juin (80 litres à Ciplet !). Même constat pour juillet et août avec des quantités d’eau bienvenues, assez bien échelonnées et proches des normes habituelles pour la région hutoise mais avec, de nouveau, des orages importants sur la Hesbaye les 19 juillet, 14 et 26 août. En septembre, on a à nouveau constaté un déficit de précipitations (25 litres) avec les 12 dernières journées sans une goutte de pluie.
Conséquences pour la vigne :
Avec des températures anormalement élevées, le débourrement s’est manifesté très précocement vers le 10 avril comme en 1999 et en 2007. La végétation s’est développée très rapidement et dans la plupart des cas, on a constaté, comme dans toute l’Europe viticole, une avance de 2 à 3 semaines. Mais, dans les endroits moins protégés, les fortes gelées blanches des 4 et 5 mai ont occasionné des dégâts assez importants : les repousses attendues ne se sont développées que très lentement probablement en raison du manque d’eau et les raisins de ces repousses ont présenté un retard de maturité assez important.
L’avance de la végétation s’est confirmée avec une floraison dès les premiers jours de juin comme en 2007. Les précipitations de juin ont été les bienvenues, car de premiers signes de stress hydrique commençaient à faire leur apparition. Comme annoncé dans les bulletins Viti Flash, les conditions étaient réunies pour favoriser l’apparition d’oïdium et ce fût le cas par endroits. Par contre, le mildiou s’est très peu manifesté.
La véraison s’est manifestée, comme en 2003, fin juillet dans les vignobles les mieux exposés et début août partout ailleurs. La maturation s’est poursuivie lentement (en raison de la fraîcheur relative) mais de manière satisfaisante notamment grâce à une répartition assez bien équilibrée des précipitations en août et en septembre. L’état sanitaire est resté très satisfaisant aidé en cela par de fréquentes brises favorisant une bonne aération de la végétation.
La vallée de la Meuse a, globalement, été épargnée par les violents orages mais des vignobles situés plus au coeur de la Hesbaye ont subi de gros dégâts en raison de la grêle (Ciplet et Greez-Doiceau).
De nombreuses journées bien aérées et le plus souvent très ensoleillées en septembre ont contribué à un assèchement quasi permanent des grappes contrariant ainsi le développement du botrytis. Ces conditions exceptionnelles ont favorisé une surmaturation du raisin chez ceux qui avaient choisi de retarder leurs vendanges.
Conclusions :
Le millésime 2011 se caractérise par une précocité de la végétation liée aux températures anormalement élevées des mois d’avril et mai. Curieusement les températures de juillet et août, les plus basses relevées depuis 10 ans, n’ont guère enrayé l’avance constatée au printemps ni entravé la maturation du raisin. On aurait pourtant pu redouter des acidités relativement élevées suite au déficit de chaleur durant la période de maturation car les températures requises pour la dégradation de l’acide malique furent rarement atteintes. Il n’en fut rien et, partout, les acidités sont même un peu inférieures aux valeurs habituelles. Les magnifiques conditions climatiques de septembre y sont pour beaucoup.
Globalement, l’état sanitaire du raisin est très satisfaisant. Les teneurs en sucre se situent, dans la plupart des cas, légèrement au-dessus des moyennes habituelles grâce aux magnifiques conditions climatiques du mois de septembre. L’été qualifié de « pourri » par beaucoup a tout au plus retardé d’une semaine la belle avance dont nous avait gratifié le printemps et la plupart ont vendangé en septembre ou au tout début d’octobre.
Il se confirme ainsi que les millésimes précoces avec un beau mois de septembre sont très souvent gage de qualité.