« ENGRAIS VERT et ROTATION » au jardin potager
Avec septembre, l’été se termine. Les récoltes vont bon train. C’est depuis la fin août, le moment le plus favorable pour améliorer le sol par un apport d’engrais vert. Celui-ci protège le sol, améliore sa structure, fournit l’azote organique et l’humus. En suivant les conseils de « Nature & Progrès », pour un are d’engrais vert à base de légumineuses, on peut utiliser (avant mi-septembre pour la formule aux trèfles et avant la fin octobre pour les autres) l’une des formules suivantes :
700 g de pois + 1200 g de vesce + 1500 g de féverole
Ou 500 g de pois + 1000 g de vesce + 400 g de seigle
Ou 500 g d’avoine + 1500 g de féverole
Ou 80 g de trèfle violet + 10 g de trèfle nain blanc
Dès septembre, il faut aussi songer à élaborer le plan du potager pour la saison prochaine. Le 12 février dernier, lors de la conférence du Cercle Horticole de Faimes, Monsieur Lonneux nous transmettait les grands principes de la rotation des cultures potagères. Les voici résumés :
Chaque plante épuise le sol en certains éléments qu’elle absorbe de préférence aux autres. De plus, elle rejette des toxines, résultats de sa transformation. Ainsi, cultivé toujours au même endroit, un même légume épuise le sol, diminue le rendement et provoque l’apparition des maladies.
Pour contrecarrer ces effets, le jardinier doit connaître les exigences des légumes qu’il cultive, et, au fil des ans, varier leur emplacement. Souvent il divise son potager en parcelles, appelées « soles ». Chaque sole accueille des légumes groupés selon leurs exigences nutritives en azote (N), en phosphore (P) ou en potasse (K). La sole est amendée parcimonieusement selon la culture future. Ci-après l’exemple classique du potager divisé en quatre parcelles.
1- La sole des « foliacés » regroupe les légumes feuillus : cardon, céleri à côte, chicorée, chou, épinard, laitue, mâche, pissenlit, etc. Elle réclame surtout de l’azote (N) qui favorise la croissance des tiges et des feuilles.
2- La sole des « racines et bulbeux » regroupe les légumes charnus : ail, betterave, carotte, céleri-rave, navet, poireau, radis, salsifis, scorsonère, etc. Elle réclame de la potasse (K) qui favorise le développement des organes de réserve et la coloration des fleurs et fruits. Mais aussi de l’acide phosphorique (P) qui favorise la formation des fleurs et des graines.
3- « Fruits » et « légumineuses » peuvent former une même sole. Les fruits (fraisiers, tomates, poivrons, concombres, courges, potirons) réclament potasse et phosphore, mais également de l’azote en début de végétation. Les légumineuses (pois, fèves, haricots) exigent peu, elles absorbent l’azote atmosphérique et l’entreposent dans leurs nodosités racinaires.
4- La sole « jachère » reçoit les engrais verts (moutarde, phacélie, luzerne). Elle permet le repos de la terre. On peut y cultiver la pomme de terre, mais alors, dès l’arrachage, il faut y introduire de la chaux vivante (ch. d’algues qui ne percole pas) et semer des vesces. A l’automne, il faut retourner les vesces et enfouir du fumier, puis au printemps, apporter un engrais de complément (P +K).
Remarques : bien sûr d’autres possibilités d’organisation existent, mais il faut surtout éviter les erreurs grossières en tenant compte des exigences en fumure organique et de la percolation des engrais. Ainsi, selon les familles de légumes (solanacées, crucifères, légumineuses, etc.) l’apport en compost varie en quantité mais aussi en qualité (bien décomposé ou demi-mûr). Les engrais peu solubles s’enfouissent à l’automne et les engrais solubles s’épandent au printemps, peu avant le semis.
A méditer : le jardinier qui récolte le plus n’est pas celui qui emploie le plus d’engrais, mais bien celui qui les emploie le mieux ! Soyons parcimonieux et recourons aux analyses de terre.
Robert Coune