Le texte de la présente a été composé d’après les archives de la Société. Les reproductions, mêmes partielles, ne sont autorisées qu’avec l’accord du Conseil d’Administration. Rédaction : Jacques Demarche. Recherches iconographiques : Charles Legot.
En ce milieu du XIXème siècle, plusieurs cultivateurs de la Hesbaye, du Condroz et de la vallée mosane, se réunissaient occasionnellement dans un café de Statte et, autour d’un bon verre de bière, d’un petit verre de pèket ou d’un gobelet de briolet, ils discutaient de leurs problèmes et mettaient en commun leurs expériences.
Cette année-là, c’était en été, trois cultivateurs de Statte se rencontrèrent un jour par hasard et s’entretinrent des avantages que pourrait offrir la culture de la betterave. Chacun se mit à vanter la belle venue de ses » racines « , puis la conversation s’échauffant sur le sujet, ils ouvrirent un pari. Celui des trois qui serait battu à l’heure de la récolte par le volume et la belle venue des betteraves de ses concurrents, paierait un dîner d’extra. Il est de notoriété que nos ancêtres aimaient les repas et les soupers fins bien arrosés. Ils se tapèrent probablement dans la main et le pari fut pris.
L’heure de la récolte arriva. Nos trois compères apportèrent chacun leur contingent de betteraves et désignèrent un juge. Le battu paya, mais, en payant, il demanda sa revanche pour l’année suivante. Les intéressés, le juge et tous les témoins se mettent de la partie et fondent une société qu’ils appelèrent «li pétrâte» (la betterave) en mémoire de tout ce qui venait de se passer.
L’histoire n’a pas retenu le nom de ces trois valeureux pionniers, ni qui fut vainqueur et qui paya le dîner. Seul le nom du juge est arrivé jusqu’à nous : il s’agit de Monsieur Joseph MACORPS, médecin-vétérinaire à Statte qui sera le premier Président.
De 17 membres au départ la Société compta vite 150 membres en 1854. A partir de 1852, elle organisait chaque année en automne des visites de jardins et une exposition de légumes qui acquirent vite un beau succès. En 1855, elle organisa des conférences publiques sur le jardinage et, avec la coopération pécuniaire des distillateurs de la localité, elle mit sur pied un concours de bétail gras (qui obtint à partir de 1857 un subside du gouvernement). En cette même année 1855, elle organisa pour la première fois une grande exposition de fleurs. Au terme de cette année bénéfique, elle était passée de 150 à 300 membres.