Comment débuter un potager

COMMENT DEBUTER UN POTAGER ?

 

A la demande de jardiniers débutants, voici un premier article destiné aux néophytes. Il passe en revue les exigences premières que réclame un potager pour nous offrir un minimum de plaisir et de réussite. Quelles sont ces exigences ?

Pour éviter contrainte et découragement, nous proportionnerons la surface du potager au temps et à la force physique que nous pouvons lui consacrer. Et, sachant que pour se développer en bonne santé et s’épanouir, une plante a besoin de lumière, de chaleur, d’eau et de nutriments, nous choisirons une exposition ensoleillée, dégagée au sud, plane ou peu pentue et protégée des vents dominants. Le sol sera le plus riche et le plus profond possible pour permettre de travailler sur une trentaine de centimètres. A proximité, une alimentation en eau de pluie facilitera l’arrosage et évitera les maux de dos. Voilà pour l’essentiel !

Pour qui aime le jardinage et désire hâter ses semis, des espaces particuliers s’envisagent. Une « couche » couverte de châssis. Une petite bande de terre, qualifiée de « côtière » car abritée par un mur. A défaut de mur, une plate-bande légèrement inclinée vers le Midi, appelée « ados ». Et pourquoi pas une serre ? Toutes ces extensions peuvent se prévoir dès le départ. Nous en reparlerons !

Le potager doit s’organiser en fonction de la spécificité des légumes cultivés. Considérant qu’une plante épuise le sol en absorbant certains éléments de préférence à d’autres et qu’elle rejette des toxines, nous comprendrons que si elle est cultivée sur un même sol durant plusieurs années, elle s’affaiblira et fournira une récolte médiocre. Nous alternerons donc son emplacement, en recourant à une rotation appelée « assolement » (voir le n° de septembre 2010). Triennal ou quadriennal, l’assolement classe les légumes selon leurs besoins : foliacés (céleri-chou-épinard-laitue-mâche), racines et bulbeux (carotte-navet-poireau-radis), fruits et légumineuses (concombre-courge-potiron-tomate//pois-fève-haricot). Dès lors, un carnet de notes deviendra le compagnon de route indispensable !

Le sol, selon sa teneur en sables ou en limons, présente une structure (texture/granulométrie) grumeleuse à compacte. Sa porosité détermine la capacité de circulation de l’air et de l’eau, deux éléments favorables à la vie microbienne et au développement des végétaux. Les racines d’une plante plongent dans la couche superficielle du sol (+ou- 30 cm) appelée « rhizosphère » où vivent en « aérobie » divers organismes comme des vers de terre, des bactéries, des champignons, etc., qui sont indispensables à l’épanouissement des cultures. Aussi, il est impératif de ne pas damer la terre du potager en la piétinant, et donc de créer des sentiers de passage (30 cm) qui limitent la largeur des plates-bandes (1m10 à 1m30) pour en faciliter l’entretien.

Quant au travail du sol, deux écoles s’opposent. L’une, généralement pour sol lourd, recommande le bêchage avec retournement, l’autre s’avère plus respectueuse de la rhizosphère et préconise un remuage sans retournement. Mais un sol lourd peut s’amender et s’alléger. Ces pratiques pourraient faire l’objet d’un article, mais les ouvrages de référence ne manquent pas. Très intéressant et complet, je me permets de vous recommander le « Petit guide du jardinage biologique » de J-P Thorez (éditions « Les 4 Saisons du Jardinage » – ISBN 2904082-08-5), s’il est encore en vente …

Robert Coune

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