Cultiver sous serre

La Culture Maraîchère amateur sous Serre

Résumé de la conférence donnée par A.Sandrap le 04-03-2011 au Cercle horticole de Faimes

Monsieur Sandrap introduit son sujet par un bref historique. En Belgique, la culture sous serre de verre connaît son apogée vers 1950 (35.000 serres). Dès 1946, dans le cadre du « Plan Marshall », le service du professeur André Nissen de Gembloux inaugure la première serre européenne en plastique sur une charpente classique. Mais le choc pétrolier de 1973 déplace ce genre de culture vers des zones plus favorisées (Espagne, France). Ainsi, en 2005, on ne comptabilise plus que 2.000 serres.

Pour le jardinier amateur, la serre permet d’avancer ou de retarder les cultures classiques, tout en améliorant le rendement et la qualité. Elle permet aussi d’entrevoir des cultures impossibles sous notre climat.

Outre le facteur « prix », le choix d’une serre se détermine selon la qualité de la charpente et surtout les propriétés (lumineuse, thermique et mécanique) des divers matériaux proposés. Soit en verre (plat, martelé, spécial), soit en panneaux de plastique (PMM = plexiglas, PVC, polycarbonate, polyester) ou en films de plastique (polyéthylène, PVC ou EVAEthylène Vinyle Acétate). Le verre est le matériau le plus intéressant (passage des U.V.- pas de condensation – moins froid que le plastique) et les parois inclinées sont préférables aux parois droites.

Si la qualité de l’effet de serre dépend des matériaux, d’autres considérations s’ajoutent : implantation (législation/urbanisme) orientation (faîtière en Est/Ouest = la meilleure) modèle fixe, adossé ou déplaçable – utilisation avec ou sans chauffage aménagement intérieur (tablette, étagère) et commodités (aération, arrosage) effet de bordure (rapport surface/périmètre) ponts thermiques et condensation, etc.

Quel que soit le choix, il faudra toujours veiller à respecter certaines conditions :

  • possibilité de ventilation par le haut et si possible aussi par les côtés (NB : l’aération permet aussi la pollinisation) ;
  • possibilité d’ombrager les parois ;
  • éviter les écarts de température (un jour d’hiver la température peut atteindre 20° et descendre la nuit sous zéro).

Le choix de la culture principale détermine la durée d’occupation du sol et assujettit les cultures secondaires. Des absences prolongées (vacances) et l’espace disponible (imposé par la hauteur des cultures ou leur durée) ont aussi leurs corollaires, car chaque culture possède ses exigences qui conditionnent la maîtrise de l’humidité, de la lumière, des rotations (maladies) ou des associations. L’élimination des sels résiduels (salinité) est difficile. Il engendre le déplacement de la serre ou le remplacement de la couche superficielle du sol tous les 2 ans. Une autre solution est la percolation des sels par des arrosages abondants. Bref, si l’on veut éviter les déceptions, le choix d’une serre implique une analyse sérieuse des contraintes.

Mais surtout, il faut garder en mémoire que le jardinage doit rester un plaisir, et aussi savoir que l’hiver venu, quand percent quelques rayons de soleil, une serre vide peut se transformer en paradis à l’heure de la sieste !

Quelques conseils : choisir des variétés adaptées à la serre (laitue Apia, tomate Moneymaker ou F1, mais pas Marmande) – nettoyer le vitrage – éviter les courants d’air, mais favoriser la respiration des plantes par un renouvellement constant de l’air, si possible humide – ne jamais arroser le soir, ni mouiller le feuillage l’été, blanchir à la chaux ou ombrager par du journal posé de 11h à 14h fin de saison, protéger du gel par un journal posé le soir et ôté le matin.

Pour les mordus de la culture en serre, je me permets de recommander la lecture de « La Serre en Bio » aux Editions Nature&Progrès : 12,7 €.

Robert Coune

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