LA CULTURE DU FAISIER

La culture du FRAISIER

(conseils collectés lors des conférences de MM Ferrière et Sansdrap)

Origines et variétés : plante indigène vivace, le fraisier des bois au petit fruit était la seule espèce connue dans nos régions avant l’arrivée d’une fraise américaine importée de Virginie au 17°siècle. Les croisements de cette dernière avec une fraise chilienne, ramenée en 1714 par Amédée-François Frézier, officier marin de Louis XIV, sont à l’origine de toutes les variétés actuelles à gros fruits, remontantes ou non remontantes.

Les fraisiers « remontants » permettent une récolte de juin à octobre. Ils produisent un mois, s’arrêtent un mois et fructifient à nouveau (Ostara, Mara des Bois, Sans rivale, Record, Triomphe, Mount Everest, Selva, etc.). De même les fraisiers 4 saisons (Reine des Vallées, Anablanca, etc.).

Les fraisiers « non remontants » fructifient de juin à début août. On distingue les variétés très hâtives à protéger des gelées (Surprise des Halles, Hummi Grande, etc.), les hâtives (Régina, Senga, Elvira, Glana, etc.), celles de moyenne saison (Gorella, Merveilleuse, Elsanta, Isaura, Lambada, etc.) et les tardives (Boyota, Red Gauntlet, Macheraux, etc.). Sans oublier les anciennes variétés à gros fruits, plus « goûteuses » mais délaissées de nos jours, car plus délicates (Mme Lefèvre, Ch. Machiroux, Merveille de Vottem, Noire de Milmort, etc.)

Sol – Engraissement préalable – Plantation

Préférer une terre humifère, grumeleuse, à pH de 5,5 à 7), légère, bien drainée, préalablement engraissée au fumier de bovin (2 à 4 mois avant) ou au compost mûr (origine forestière résineux). Possibilité d’engraissement alternatif rapide avec un engrais chimique (coup de fouet NPK+Mg) ou avec un engrais organique, mais ce dernier réclame 15 jours avant d’être assimilable ( par ex. « Spécial fraisier » de Roburgine – fer et magnésium – 10 kg/are).

Des plants disponibles toute l’année sont vendus en godet ou à racines nues (issus de stolons frais ou d’entreposage en frigo). Planter en quinconce, le plus tôt possible (en juillet/août) sans enterrer le collet (NB : planté au 15/07, le rendement est de 110% – au 01/08 de 100% – au 15/08 de 90% – au 01/09 de 50%). Pour les racines nues, praliner sans les recouper et bassiner.
Distances de plantation : en lignes simples, écartement de 30 à 35 cm dans la ligne et de 60 à 65 cm entre les lignes. En lignes doubles : 30 30 80 30 -30 80 30 30 etc.

Soins : après plantation, bassiner fréquemment le feuillage, nettoyer et fumer (N). Après floraison, placer un paillis anti-salissures et supprimer les stolons inutiles. Repérer les signes de dégénérescence (feuillage marbré, jauni, faible … arracher et ne plus replanter au même endroit). Lutter contre l’oïdium, les limaces, le ver du taupin (collet mangé), le ver du hanneton (racines mangées), les anthonomes (oeil détruit par le dessus). Après trois ans de production, renouveler la fraisière en changeant de parcelle.
Entretien : épandre un engrais organique dès après la production, en juillet/août, mais pas plus tard. Eventuellement, le faire en mars/avril, « mais jamais avant l’hiver ». Alternative : si pas d’engrais l’été, compenser « avant l’hiver » en plaçant un paillis de fumier entre les fraisiers.
Multiplication : ne multiplier qu’au départ des meilleurs plants et ne garder qu’une plante par stolon Placer la plantule dans un pot contenant 2/3 de tourbe et 1/3 de sable du Rhin.
NB: plante thermopériodique, le fraisier n’opère son induction florale (= bouton à fruit) que s’il a subi une période de froid.

Robert Coune

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