Plantes mellitophiles

AIDEZ LES ABEILLES : plantez « MELLITOPHILE » ou « Les plantes dont le pollinisateur principal est l’abeille »

De nombreux facteurs influencent le butinage. Certains sont spécifiques à la ruche (race, richesse des réserves, étendue du couvain, nombre de butineuses), ou au milieu (climat, température, humidité, pluie, vent, méthode culturale), ou encore à la flore (concurrence, attractivité, quantité, dispersion, concentration, exposition, distance de la ruche, etc.). Certains nectars sont inaccessibles aux abeilles (consoudes, lilas) ou à certaines races à la langue trop courte (trèfle incarnat). D’autres sont inintéressants par leur peu de quantité ou de concentration en sucres. Parfois, le rythme de l’offre nectarifère varie selon la température ou présente des pics à certaines heures. Bref, parmi les 1600 plantes à fleurs de nos régions, une centaine est régulièrement visitée par les abeilles. Et seulement une trentaine peut participer significativement à la miellée ou à un apport conséquent de pollen.

Aussi, l’emploi du terme « mellifère », dont l’étymologie signifie « qui porte du miel », prête-t-il à confusion ! Il qualifie aussi bien les plantes qui secrètent du nectar et/ou du pollen, que celles qui sont à l’origine du miellat (une déjection sucrée d’origine animale). Or, si toutes les plantes à fleurs (spermatophytes) produisent du pollen, toutes ne produisent pas du nectar (crocus, roses). Les adjectifs « pollinifère » et « nectarifère » sont donc mieux adaptés. Ou encore « mellitophile », un terme qui qualifie les plantes dont le principal pollinisateur est l’abeille.

Désireux d’aider les abeilles ? Voici un choix de plantes mellitophiles, avec entre parenthèses, un premier chiffre qui attribue la valeur (croissante de 1 à 3) en nectar, suivi d’ un second pour la valeur en pollen. Les astérisques désignent l’intérêt apicole (* moyen, ** bon, *** excellent). En italique et soulignés, une quinzaine de sujets qui me semblent les plus intéressants et faciles pour un jardin d’amateur.

  1. Fin d’hiver/début de printemps (démarrage de la ponte = besoin de pollen frais)
    Crocus (0-3***), myrobolan (2-2**), noisetier (0-1*), osier des vanniers (3-3***), perce-neige (2-2**), peuplier tremble (0-2**), prunellier (1-3***), romarin (3-1**), saule marsault (2-3***).
  2. Fin de printemps (développement de la colonie)
    Ancolie (2-2**), aubépine (2-3**), bruyère blanche (1-2**), colza (2-2***), coquelicot (0-3***), cotonéaster (3-1***), érable (3-2***), groseillier (2-2**), mahonia (2-3**), marronnier (1-2**), merisier et cerisier (2-3***), pavot somniferrum (0-3**), pissenlit (3-3***), poirier (2-1*), pommier (2-1**), prunier (2-2**), rhododendron (3-0**), sauge des prés (3-2***), sedum âcre (3-1**), sorbier des oiseleurs (2-1**), thym (3-0***)
  3. Eté (récolte et constitution des réserves d’hiver) :
    Aster (1-2**), bouillon blanc (0-3**), bourdaine (3-1*), bourrache (3-2***), centaurée bleuet (2-2**), châtaigner (2-2**), ciboulette (2-1**), coriandre (3-3**), échinops à tête ronde (3-1**), épilobe en épi (3-2***), épilobe hérissé (2-2**), euodia tetradium (3-2-***), framboisier (3-2***), houx (2-2**), lavande (3-0***), luzerne cultivée (3-1***), maïs (0-2*), mélilot blanc (3-2***), moutarde blanche (3-2***), nepeta (2-1**), origan (2-1**), phacélie (3-2***), réséda (1-3**), robinier faux-acacia (3-1***), ronce (2-1**), rosa roxburghii normalis (0-3**), rose trémière (3-2***), sainfoin (2-0**), sarriette (0-2**), scabieuse (3-1***), serpolet (2-0**), symphorine (3-1***), tilleul (3-2***), tournesol (3-2***), trèfle blanc (3-2***), trèfle incarnat (3-1***), troène (2-1**), valériane (3-2**), verge d’or (2-2**), vigne vierge (0-3**), vipérine (3-1*).
  4. Début d’automne (ponte pour l’hivernage = besoin « urgent » de pollens frais et variés) :
    Bruyère callune (3-2**), origan (2-1), lierre grimpant (3-3***) salicaire (3-2**).

Remarques : les abeilles ne butinent pas les fleurs à corolle « double », mais uniquement celles à corolle simple. De plus, elles privilégient les expositions ensoleillées. Pensez-y !

Robert Coune.

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